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Voila demain , je prends un avion pour Paris. Cet après-midi, je vais pour la dernière fois a l’école d’Alotenango. Dernier vrai contact avec la vie du Guatemala. Quelques moments encore avec les enfants, quelques opérations, multiplications, divisions et puis soirée au « Travel Menu », un chow mein, peut-être plusieurs Cuba Libre.
Il y a peu de temps, quelqu’un m’a demandé ce que ce moment ici m’avait apporté. C’est difficile de tout exprimer car j’ai rencontré tellement de gens différents, tellement de lieux différents, tellement de choses a faire.
J’ai regardé la misère, celle qui fait oublier la vie pour simplement survivre. Comme un spectateur juste malheureux de l’intérieur pour ceux qui tu rencontres et qui ont si peu. J’ai tellement voulu prendre d’enfants, les emporter si loin de tout cela. Me révolter et crier quand tout semblait si injuste, d’autres si nantis, eux si démunis.
J’ai vu des gens venir du monde entier, porteur d’une espérance. Ici pour trois mois, six mois, un an et sans rien dire, juste par envie, donner un peu de leur vie. Et puis d’autres, incroyables d’indifférence, seulement passer et regarder. Un aussi effrayant contraste, de gens bien portant se donnant en spectacle et en importance pour quelques argents dispensés de ci et de là.
J’ai découvert un pays aux milles richesses, aux paysages toujours différents. D’antigua a Livingston, de Todos Santos a Solola, de San Marcos a Nebaj, des gens jamais les mêmes. Des coutumes colorées, des fêtes musicales, des odeurs et des saveurs. J’ai pris des bus, des taxis, des camions, des pick-ups, toujours d’un point a un autre traversant en tout sens ce beau pays. Parfois perdu mais toujours retrouvé par quelqu’un qui savait me mettre a nouveau sur la bonne route.
J’ai rencontré Antigua, mon port d’attache. Ville aux milles couleurs, résonnante du bruit des calèches sur les pavés des rues ombragées. Toujours vivante, aimante. J’y ai croisé tant de voyageurs, pour une heure, un jour ou si longtemps. J’y ai prononcé mes premiers mots d’une autre langue. Goûté a tant de saveurs étranges. Et puis assis dans le parc ou bien dans un café, j’ai retrouvé les grands auteurs d’antan, de Stendhal á Chateaubriand. J’y ai vu partir un par un tous mes amis, revenir vers leurs pays d’origine. Ces soirs de veille, quand un avion allait emporter l’un de nous et que de verre en verre on se disait que l’on se reverrait.
Et puis des coups de cœur immenses, simplement parce que dans l’urgence, il faut aimer sans attendre. Anna de Casa Guatemala, ses deux ans, son sourire, ses grands yeux et son départ, elle qui m’enlève encore aujourd’hui tous mes mots. Daniel de l’Hôtel Backpacker, nous deux assis au bord du lac Izabal, regardant le jour finir. Sergio, mon petit amigo d’Antigua, vendeur de bracelets qui rend mon sac plus lourd et mon cœur plus triste de partir. Ces gens d’ici et d’ailleurs. Miriam, de tout et tout le temps, comme deux survivants nous avons regardés ensemble les autres partir, et je la laisse seule. Christopher, du premier instant comme deux vieux copains jusqu’au dernier jour comme deux nouveaux amis. Andréa, ces discussions du soir, si difficiles entre deux langues et puis tant d’autres, dans ma mémoire.
Et un lieu entre tous, celui de tant de moments, celui du sourire de Jesper, celui des jeux les après-midi pluvieux. J’y ai lu « Une vie », « Corps Etrangers » et bien d’autres histoires au Travel Menu.
Merci a tous ces gens d’ici et ces gens d’ailleurs d’avoir été là.
Antigua – Guatemala, il est dix heure, le soleil brille.
14 Octobre 2003
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