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Lorsque le bus nous dépose au bas de Coban, voila déjà 6 heures que nous sommes partis et la fatigue commence à peser lourdement sur nos épaules.
Coban est bien différente d’Antigua. Antigua est une ville rectiligne, faite de blocs presque égaux, un peu sur le modèle des grandes villes américaines. Tout au contraire, Coban possède une disposition des lieux totalement hétéroclite. L’on trouve ici toutes sortes de maisons. Des petites, des grandes, des hautes et des basses. Aucune ne sont semblables, ce qui donne à l’ensemble un aspect capharnaüm. Ce qui frappe de plus au premier regard est l’omniprésence des petits magasins, las tiendas. Ce sont avant tout des boutiques minuscules d’alimentation dans lesquelles l’on trouve essentiellement des sodas, de l’eau pure, des tortillas et autres sortes de chips en chapelet de petits paquets multicolores.
La première chose a faire en arrivant dans une ville est de trouver un hôtel. A ma grande joie, Christopher décide de prendre les choses en mains. Armés de nos guides touristiques nous cherchons dans les rubriques économiques un lieu qui pourrait nous héberger pour les deux nuits a venir. Nous repérons sur la carte de Coban l’hôtel où nous pensons aller et nous voila parti en file indienne. Au Guatemala, vous apprenez rapidement à marcher sur les trottoirs. Sur la route, la priorité appartient aux voitures. Ceci est incontestable et incontesté. De temps en temps, les voitures ou les bus vont vous prévenir au dernier moment de leur arrivée, mais ce moment la risque déjà d’être trop tard pour vous. Maintenant, je n’ai pas encore vu d’accident ici.
Apres trois blocs nous arrivons à la Casa d’Acuna. C’est un petit hôtel tout en charme. Il reste assez de place pour nous cinq. Christopher et moi serons dans une chambre et les filles dans une autre. Notre chambre comporte deux lits superposés, ce qui fait au total quatre couchages. Ce n’est pas très spacieux, mais propre. Plus tard dans l’après-midi, une canadienne et un américain vont nous rejoindre dans la chambre, ainsi nous serons complet. Nous confirmons notre accord et la responsable nous demande de payer d’avance pour les deux nuits. Ce sera 40 Quetzal par nuit et par personne. Le prix est plus que correct.
Petite pause sous le patio et nous essayons d’organiser les deux prochains jours à venir. Aujourd’hui nous irons visiter une production de café et demain nous nous rendrons à Semuc Champain.
Le café est une des principales productions du Guatemala. Ce pays est le quatrième producteur mondial et son café est avant tout un arabica de très bonne qualité. Quasiment toute la production du pays est destinée à l’exportation. A cause de cette obligation d’exportation du café, celui que nous pouvons consommer sur place est d’une qualité plus que moyenne.
Nous devons maintenant allez nous renseigner pour la journée de demain a Semuc Champain. Direction l’agence de voyage. Nous traversons pratiquement tout Coban. Depuis notre arrivée, la ville s’est transformée. Les trottoirs sont maintenant envahis de femmes aux vêtements typiques de couleurs vives, assises à même le sol et vendant toute sorte de produits. Des fruits, des natchos, des ensaladas, des tissus, des colliers, des bracelets tout cela dans de grands paniers en osier presque plats. Des dizaines d’enfants courent entre les voitures et s’approchent de nous pour nous vendre des petites poupées portant bonheur, ou bien de grand colliers en bois de santal. No gracias est une des expressions espagnoles qu’il vous faut apprendre le plus rapidement possible.
Steena est danoise. Comme beaucoup de ses compatriotes elle est très grande, probablement plus de 1m80, blonde avec des yeux d’un bleu azur vif. Nous sommes sur les hauts plateaux du Guatemala ou la morphologie générale des femmes est plutôt proche de la petite taille, brunes aux yeux profondément noirs. Les gens nous regarde passer un peu étonné, il y a peu de touristes a Coban, Lorsque nous devons nous arrêter pour vérifier notre chemin, les enfants se rapprochent de Steena et la regarde, eux d’en bas et elle tout en haut. Steena nous dira plus tard qu’a force, elle finit par trouver cela désagréable cette impression d’être toujours l’objet de la curiosité des gens d’ici. Mais il y a une telle différence entre elle et les autres.
Nous voila arrivé a l’agence. Il y a approximativement une centaine de kilomètres entre Coban et Semuc Champain et nous pensons qu’il n’y a pas de transports en commun. Nous demandons a l’employé présent le prix pour nous cinq. Il nous répond 35 dollars par personne. C’est extrêmement cher. Christopher entreprend les négociations. Ici négocier est un sport national. Apres une heure de palabres sous le regard amusé d’un couple de hollandais, Christopher a réussi a descendre jusque 33 dollars. L’employé tient bon mais Christopher semble têtu. Un homme rentre dans l’agence, c’est le responsable. Il nous demande ce que nous voulons. Christopher lui indique que nous souhaitons aller à Semuc Champain, que nous sommes cinq et qu’un prix de 30 dollars par personne nous conviendrait. Le responsable nous donne immédiatement son accord et l’employé se sauve, profondément dégoûté.
Nous versons les dollars, signons, prenons le reçu et nous repartons. Rendez vous est pris pour demain 07h00 a notre hotel. Pour 30 dollars nous aurons un petit déjeuner, le transport aller-retour jusque Semuc Champain, l’entrée et un lunch.
La journée se passe ainsi tranquillement et nous nous retrouvons rapidement le soir. Au Guatemala nous sommes en zone tropicale, ainsi nous n’avons pas de fin d’après-midi. La nuit arrive aussitôt vers les 6 heure du soir. Nous adoptons rapidement le rythme local concernant les horaires alimentaires. Le repas du soir se situe presque toujours entre 18h30 et 19h00. Ce repas n’aura rien de spécial, quelques natchos et nous voila parti pour nous coucher. La journée a été longue et fatiguante.
07h00 un coup de klaxon nous indique que notre accompagnateur est arrivé. Et la, c’est la surprise et la panique en même temps. Notre guide, notre accompagnateur, notre chauffeur est l’employé de l’agence qui n’a pas voulu baisser le prix hier. Il a un petit regard étrange comme celui de quelqu’un qui sait qu’a la fin il gagnera. Voulez vous vraiment que je vous parle de l’état de propreté du 4×4 qui va nous emmener. Je suis sur que non. Toujours est-il que j’y perdrait une deuxième pantalon. Plus tard sur la route, nous comprendrons tous qu’il est parfaitement inutile de nettoyer les voitures ici, tant a l’intérieur qu’a l’extérieur.
Petit déjeuner rapide, toutes petites tartines, jus d’orange peut être, en tout cas orange juste pour colorer l’eau et café. Nous partons. Notre conducteur s’appelle Gabriel et son arme fatale c’est la conduite des touristes sur les routes impraticables du Guatemala. Je sais maintenant pour les Guatemalteques sont si croyant, c’est parce qu’ils redoutent d’avoir un jour Gabriel pour conducteur. Nous sommes tous assis, un anglais vivant en Israel nous a rejoint. Gabriel met en route le moteur et nous allons vivre trois heures d’un véritable cauchemar. Il regle le rétroviseur intérieur pour bien voir Katryn, passe la première et démarre son entraînement au Paris Dakar. La route a été taillée à la serpe dans la montagne. L’on peut encore voir les traces de la construction a coup d’explosifs. Il n’y a pas de goudrons, des blocs de rochers partout, la montagne a gauche, le vide a droite. Gabriel cramponné au volant avale les virages dans des dérapages pas toujours contrôlés. Je suis a l’arrière et j’ai une pensée émue pour mon médecin qui a passé deux mois a essayer de me réparer les vertèbres et dont le boulot va être détruit en moins de deux heures par un Guatémaltèque un poco loco.
Près de trois heures d’enfer en fin de compte et tout d’un coup le paradis. Dans un parc protégé, une foret tropicale et a l’abri des grands arbres, des cascades les unes après les autres. Une eau pure, presque transparente qui passe de paliers en paliers. Une onde turquoise douce et calme, le champ des oiseaux, une nature presque totalement préservée. Quelques personnes qui se baignent docilement sous un soleil tendrement présent. Nous posons nos affaires dans un coin, en maillot de bain et nous voila dans l’eau. Le soleil lui a donné depuis des heures une température idéale. Que dire de plus.
Quelques heures ainsi et c’est la catastrophe. Environ sept mètres de hauteur, Steena qui saute de la falaise, pas de problème. C’est au tour de Christopher, le corps qui arrive trop vite dans l’eau, trop mal, la douleur, une épaule déboitée. Impossible de remonter Christopher, il reste bloqué en bas. Avec Christine nous courrons chercher les gardiens du parc. Apres bien des explications laborieuses, ils ferment l’entrée. Voyant la grosse corde et l’immense machette que l’un des gardiens emporte avec lui, j’essaie d’expliquer que le but n’est pas de couper le bras de Christopher mais de le ramener, lui et son bras si possible. Je crois que les guatémaltèques ne sont pas sensibles a mon humour, il me regarde un peu étonne, mais avec beaucoup de pitié, ce n’est qu’après les explications de Christine en espagnol, qu’il va me rassurer. Il n’a toujours pas compris, tant pis. Nous partons au secours de Christopher.Ce n’est pas très grave.
Gabriel dévale la route vers l’hôpital de Coban aussi vite qu’il peut. Nous avons pris l’habitude maintenant et l’on ne voit pratiquement plus le précipice qui se rapproche de plus en plus à chaque instant. Moins de deux heures et nous sommes a Coban. Le médecin remet en place l’épaule de Christopher, lui pose une attelle et nous pouvons repartir à l’hôtel. Christopher doit garder son épaule bloquée pendant trois semaines, pour le moment il est complètement groggy par l’anesthésie. Ce soir nous partagerons la chambre avec deux néo-zélandaises. Je refais le pansement de Christopher et il s’endort.
Nous restons déjeuner sur place. Le restaurant est sympa mais les spaghettis al pesto sont vraiment étranges. Vertes, certes, mais al pesto moins sur. Enfin c’est une soirée agréable, Christopher nous a rejoint et cela va mieux. Dix heure, nous allons nous coucher, demain nous avons le voyage de retour.
En arrivant sur Antigua, nous décidons de nous retrouver le soir au Monoloco. C’est un restaurant un peu branché d’Antigua ou les natchos sont vraiment excéllentes, énormes et pas chere du tout, a peine 20 quetzal. Le voyage de retour a été long et difficile, je suis vraiment crevé et je sens déjà en moi les prémices d’une semaine qui va s’annoncer très difficile.
Le 20 Mai 2003
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